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Si tu vois un canard blanc, c’est un signe

Le chant du cygne ou la mort selon Socrate

L’expression, «le chant du cygne» qui nous vient de la plus haute antiquité grecque, est toujours utilisée pour désigner, par exemple, un discours ou un récital d’adieu. Dans la bouche de Socrate, elle prend une valeur sacrée. Dans sa prison d’Athènes,il vient d’apprendre qu’il est condamné à mort pour impiété. Les amis qui l’entourent aimeraient bien l’entendre une dernière fois parler de la connaissance de soi et de l’immortalité de l’âme.

Voici ce que Socrate adresse à ses amis:

Selon vous, je ne vaux donc pas les cygnes pour la divination; les cygnes qui, lorsqu’ils sentent qu’il leur faut mourir, au lieu de chanter comme auparavant, chantent à ce moment davantage et avec plus de force, dans leur joie de s’en aller auprès du Dieu dont justement ils sont les serviteurs. Or les hommes, à cause de la crainte qu’ils ont de la mort, calomnient les cygnes, prétendent qu’ils se lamentent sur leur mort et que leur chant suprême a le chagrin pour cause. Pour moi, la chose est claire, ce n’est pas la douleur qui fait chanter les cygnes. Mais ceux-ci, en leur qualité, je pense, d’oiseaux d’Apollon, ont le don de la divination et c’est la prescience des biens qu’ils trouveront chez Hadès qui, ce jour-là, les fait chanter et se réjouir plus qu’ils ne l’ont jamais fait dans le temps qui a précédé. Et moi aussi, je me considère comme partageant la servitude des cygnes et comme consacré au même Dieu; comme ne leur étant pas inférieur non plus pour le don de divination que nous devons à notre Maître; comme n’étant pas enfin plus attristé qu’eux de quitter la vie!

EXTRAIT D’UN ARTICLE À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ SUR LE SITE DE L’ENCYCLOPÉDIE SUR LA MORT

BD de Jacky Arlettaz et Frédéric Baylot

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