Le catharisme est un mouvement religieux médiéval qui a profondément marqué l’histoire du Languedoc. Au-delà de sa dimension spirituelle, il a a laissé une empreinte indélébile sur l'histoire et la culture occitanes. Ses origines complexes, ses lieux emblématiques, la répression qu'il a subie et son héritage spirituel continuent de fasciner et d'inspirer.
Le catharisme trouve ses racines dans des courants dualistes plus anciens, notamment le gnosticisme, le manichéisme et le bogomilisme, mouvement venu des Balkans. À travers ces influences, les Cathares défendaient une vision du monde opposant le Bien et le Mal, considérant le monde matériel comme corrompu. Rejetant l’Église catholique, qu’ils accusaient d’être au service de ce monde imparfait, ils prônaient une vie ascétique.
Bien que l’appellation "châteaux cathares" soit un anachronisme, certaines forteresses du Languedoc furent des refuges lors de la répression. Montségur, Quéribus ou encore Puilaurens sont des symboles de la résistance cathare face à la Croisade contre les Albigeois (1209-1229). Ces places fortes ont été les derniers bastions avant la chute définitive du mouvement. Ils témoignent de la force de conviction des Cathares et de leur détermination à défendre leur foi.
Des villes comme Carcassonne, Albi et Béziers ont été des foyers du catharisme, ainsi que de nombreux villages du Pays d’Oc. Les communautés cathares étaient bien intégrées dans la société, la population, influencée par cet idéal spirituel, soutenait souvent les « Bons Hommes », nom donné aux prédicateurs cathares.
Face à ce mouvement jugé hérétique, l’Église a réagi avec une violence extrême. La croisade contre les Albigeois, ordonnée par le pape Innocent III, a entraîné massacres et destructions. L’Inquisition, créée peu après, a poursuivi cette répression, traquant les Cathares jusqu’à leur disparition complète au XIVe siècle. Cette institution judiciaire impitoyable recourant à la torture a marqué les esprits par ses interrogatoires et ses bûchers.
Malgré leur extermination, les Cathares ont laissé une empreinte durable. Les Cathares sont souvent perçus comme des martyrs de la liberté de conscience et de la résistance à l'oppression. Dès le XIXe siècle, des historiens et écrivains ont contribué à la réhabilitation de leur mémoire.
Leur histoire a inspiré de nombreux artistes et écrivains, notamment les troubadours. Les valeurs portées par le catharisme, telles que l’amour courtois et la tolérance, sont associées à la culture occitane. Les troubadours, poètes et musiciens itinérants, partageaient certains idéaux cathares, en particulier leur défiance envers l’Église de Rome.
Le catharisme nourrit aujourd’hui de nombreuses théories ésotériques. Le catharisme a suscité de nombreuses interprétations contemporaines, souvent teintées de mythes et de légendes. L'imaginaire ésotérique s'est emparé de cette histoire, associant les Cathares au Graal ou encore aux Templiers.
Bien que le catharisme ait disparu en tant que religion organisée, certaines de ses idées et valeurs continuent de résonner dans la philosophie contemporaine, notamment dans des mouvements prônant une vie simple et détachée des biens matériels. La fascination pour cette époque se traduit aussi par un attrait touristique fort pour les sites cathares, symboles d’un héritage spirituel et culturel fascinant.