Les nouvelles technologies (réseaux sociaux et autre Instagram), en nous surinformant, nous ont inoculés le virus de la rapidité et pour tout dire du raccourcissement de la pensée, ce qu’Alain Badiou appelle « la paralysie mentale bravache ». Les rumeurs vraies mais aussi souvent fausses alimentent nos peurs. Il faut dire que tous ces drames sont propices aux diffusions les plus délirantes, aux messages manipulateurs ou complotistes et à toutes les superstitions. Le coronavirus nous oblige à ralentir, à nous concentrer, à relativiser et à envisager la complexité des êtres humains et des situations. Et les médias doivent entendre l’injonction. Une injonction d’intelligence. Le téléspectateur n’est pas moins concerné par tous ces bouleversements. Il peut exercer son sens critique, diversifier ses sources d’information et ne pas se laisser submerger par le flot catastrophiste comme il le fait parfois avec un certain plaisir masochiste. Il peut aussi se donner quelques respirations, ne pas laisser la télévision en fond sonore et faire une consommation responsable et parcimonieuse des médias en choisissant ses programmes en replay, ses podcasts, autrement dit son temps personnel d’acquisition de savoir et de connaissance. C’est déjà une petite révolution.