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Pour un nouvel imaginaire politique


Pour un nouvel imaginaire politique 

(Mireille Delams-Marty, Edgar Morin, René Passet, Riccardo Petrella & Patrick Viveret. Ed. Fayard – Collection Transversales, 2006)

« Toute alternative, toute tentative pour jeter les bases d’un “nouvel imaginaire” est un travail de longue haleine, qui nécessite un commencement. Et ce qui commence est toujours déviant, toujours marginal. [...] Il s’agit aujourd’hui de prendre conscience du fait que ce qui se joue est sans précédent dans l’histoire de l’humanité, le destin de l’humanité dans son ensemble (guerre de religions, armes de destruction massive, atteintes contre la biosphère).Voilà qui contraste avec le discours, trop souvent entendu, qui consiste à dire : “Il n’y a plus de cause.” Jamais une cause n’a été aussi essentielle, aussi vitale, aussi pure et aussi belle ! Si l’on est convaincu de cela, de cette urgence comme de cette évidence, alors, et alors seulement, se dessinera une voie. Et une espérance. Alors seulement, on recherchera les moyens d’y parvenir. On ne peut rien faire sans espoir, en se cantonnant dans la mélancolie, le dépit ou la résignation. Il faut de l’espérance pour affronter les formidables défis de l’ère planétaire. Mais la grandeur de la cause doit nous donner le courage, la volonté, et cette espérance. »

Edgar Morin

«La politique est devenue de plus en plus […] inintelligible, de plus en plus inaudible […]. La politique tient désormais du degré zéro de la pensée. Sa crise est sans précédent, faute d’investissement intellectuel, sur les bouleversements technologiques, les grandes transformations, les changements de société, les crises de civilisation.» 

Edgar Morin

«La difficulté, pour les partis et les syndicats, est qu’ils n’ont plus le monopole et sont concurrencés par d’autres formes d’expression démocratique et  l’idée que les formes de la démocraties puissent être elles-mêmes plurielles et s’enrichir mutuellement leur semble difficile à accepter».

Mireille Delmas

Mais, simultanément et paradoxalement, aujourd’hui «les plus importants centres de décision s’éloignent […] des individus, et de cela résulte, […] une démobilisation des citoyens, qui se sentent objets impuissants plus qu’acteurs de la vie politique. Ré-oxygéner cette dernière, c’est donc aussi encourager la participation des hommes et des femmes à l’édification de leur propre destin.» 

René Passet

«On a fini par oublier que la monnaie renvoie à des fondamentaux écologiques et anthropologiques. Autrement dit, il n’y a de richesse que dans le rapport entre les être humains et l’ensemble de l’univers.»

«C’est une chose d’affirmer qu’une croissance matérielle infinie est inconcevable dans un monde matériel fini, de signaler ses méfaits sur la biosphère et de dénoncer les spoliations auxquelles elle donne lieu à l’échelle de la planète, c’en est une autre de remettre en cause le concept de «développement» précisément élaboré pour dénoncer ces méfaits».

René Passet

Il y a une nécessité d’une judiciarisation progressive des institutions internationales comme la Banque Mondiale, le F.M.I. ou l’O.M.C.

Mireille Delmas

«dans un monde évolutif, il faut savoir à la fois s’adapter et déterminer les valeurs fondamentales que l’on entend maintenir».

René Passet