Cent hectares de toits et de murs végétalisés, 20 000 arbres plantés, 30 hectares d’espaces verts : la capitale doit voter, ce mardi, un plan pour « intégrer la nature partout en ville ».
« Une ville accueillante, résiliente et riche en biodiversité. » Voilà comment se rêve Paris, ou du moins l’objectif qu’elle s’est fixé pour 2030. C’est dans cette perspective que la capitale doit voter, lors du Conseil du mardi 20 mars, son nouveau plan biodiversité 2018-2024, un épais document qui déroule trente actions pour « intégrer la nature partout en ville ».
Il se déclinera en 30 actions ayant pour but de " faire de Paris une ville exemplaire " en terme de préservation et de développement de la biodiversité ainsi qu'en sensibilisation des habitants. Parmi les grands objectifs : passer de 30 à 50% la part des " surface perméables " hors bâti dans la ville, en l'occurrence faire ressurgir la terre des trottoirs et chaussées, aujourd'hui recouverts de bitume. Quinze autres initiatives concrètes seront annoncées en mars. La mairie de Paris a " une obligation morale, au regard des enjeux climatiques, de préserver la biodiversité " a indiqué devant la presse Pénélope Komitès, adjointe aux Espaces verts de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.
« Nous n’avions pas d’obligation légale à adopter un tel plan, à la différence du climat, précise Pénélope Komitès, adjointe à la maire (PS) chargée des espaces verts, de la nature en ville, de la biodiversité et de l’agriculture urbaine. Mais il serait inconcevable de ne pas mener des actions ambitieuses face à l’érosion de la biodiversité. »
Selon un recensement effectué fin 2015, la capitale abrite plus de 600 espèces de plantes et 1 300 d’animaux dans ses parcs, jardins, bois, cimetières, mares ou canaux. Pourtant, ces populations sont parfois réduites ou en déclin, à l’image des moineaux, dont les trois quarts des effectifs ont disparu en treize ans. Après un premier plan biodiversité adopté en 2011, jugé « insuffisamment opérationnel », « il y avait une nécessité de sortir de l’opposition stérile entre la construction de la ville et la mise à disposition d’espaces verts », juge Pénélope Komitès.
Paris a ainsi prévu de poursuivre son verdissement en visant sur la mandature (2014-2020) cent hectares de toits et de murs végétalisés, 20 000 arbres plantés (8 000 l’ont déjà été) et trente hectares d’espaces verts ouverts au public (treize hectares ont déjà vu le jour). Une rue végétale – qui laisse une large place aux plantations, avec un accès nul ou limité pour les automobiles – sera aménagée dans chaque arrondissement, ainsi que la « première rue comestible parisienne », dans le 12e, dont les fruits et légumes, cultivés par les habitants, seront accessibles en libre-service.
Les deux grands bois, les canaux, talus et cimetières font bénéficier à la ville de Paris d’un réservoir de biodiversité recouvrant 16% du territoire. Outre quelques créations de jardins ou de zones humides, l’esplanade Saint-Louis devant le Château de Vincennes dans le XIIe arrondissement devrait voir sa partie centrale aménagée en « prairie » (aujourd’hui aménagée en parking inutilisé).
Par ailleurs, la mairie de Paris a lancé un appel à projets le 28 février pour la protection et le développement de la biodiversité, ouvert jusqu'au 23 mars 2018.
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EN LIEN AVEC NOTRE ÉCHANGE DU 21NOVEMBRE 2017 SUR LA BIODIVERSITÉ- LA CONNAÎTRE POUR MIEUX LA PRÉSERVER AVEC ÉLODIE MAGNANOU DU LABORATOIRE ARAGO