Le désir, selon la philosophie de Schopenhauer, est intrinsèquement lié à la souffrance. En effet, il définit le désir comme une tension qui naît d’un manque. Cette tension est ressentie comme une forme de souffrance, car elle provient d'une privation d'un objet ou d'une satisfaction que l'on souhaite atteindre. Voici les principaux éléments qui illustrent ce lien entre désir et souffrance :
Désir et privation : Le désir est toujours dirigé vers quelque chose qui nous manque. Par conséquent, tant que cet objet de désir n'est pas atteint, la souffrance persiste. Schopenhauer affirme que "tout vouloir procède d’un besoin", soulignant ainsi que le désir est une réponse à une privation.
Satisfaction éphémère : Même lorsque le désir est satisfait, la satisfaction est souvent de courte durée. Schopenhauer soutient que "la satisfaction d’un désir est la frustration des autres", ce qui signifie que satisfaire un désir entraîne la frustration d'autres désirs, maintenant ainsi un cycle de souffrance.
Cycle infernal : Le désir est décrit comme un cycle infernal, où la satisfaction d'un désir est rapidement suivie par l'émergence d'un nouveau désir. Cela crée une dynamique où l'individu reste constamment en quête de satisfaction, sans jamais atteindre un état durable de bonheur.
Comparaison avec le mendiant : Schopenhauer compare la satisfaction d'un désir à l'aumône donnée à un mendiant. Bien que l'aumône puisse soulager temporairement la souffrance, elle ne permet pas au mendiant de sortir de sa misère. De même, la satisfaction des désirs ne conduit pas à un bonheur durable, mais à une nouvelle forme de souffrance.
En conclusion, le désir, en tant que manque, est effectivement créateur de souffrance. La quête incessante de satisfaction, loin d'apporter un bonheur durable, maintient l'individu dans un cycle de désirs insatiables et de souffrances perpétuelles. Comme l'espoir, qui bien que généralement considéré comme une force positive, peut aussi devenir une source de désespoir lorsque les attentes qu'il engendre ne se réalisent pas ou lorsque la réalité devient trop difficile à supporter.