Il faut d’abord savoir différencier la science et la technologie.
Dans la science nous pouvons trouver les sciences dures et les sciences molles, s’opposent-elles ou peuvent-elles aboutir à une science de l’Homme ?
Car si on parle de science quand parle-t-on de conscience dans la science ?
Jacky, Henry et Frédéric approchent ces sujets dans le texte ci-dessous.
Table des matières
À quoi reconnaît-on une science ?
SCIENCE ET TECHNIQUE
Science :
Science égale technique ?
Distinction entre science et technique
La technique prime-t-elle sur la science, ou l’inverse ?
Interaction de la science et de la technique
Dès lors se posent quelques interrogations :
Qui est habilité à parler de la science ?
Qu’est-ce qui fait le succès des fausses sciences ?
Qu’en est-il de la philosophie ?
Jacky
SCIENCES DURES VERSUS SCIENCES MOLLES : OPPOSITION(S) OU COOPÉRATION(S) ?
Curiosité
L’art d’observer
Sérendipité
L’observation scientifique
L’hypothético-déduction
Hiérarchiser les disciplines ?
Une science de l’Homme
Henry
À QUOI POURRAIT-ON RECONNAÎTRE UNE SCIENCE ?
La science bienfaitrice
Science, technologie, économie
Science sans conscience
Scientifiques et philosophes
Un livre, une parole, une vérité
Comment, pour quoi, pourquoi
Physique, métaphysique et pataphysique
Science rationaliste ?
À quoi pourrait-on reconnaître une science ?
Frédéric
Mot qui vient du latin scire, « savoir ». Au sens large du terme , qui repose sur des critères précis de vérification permettant une objectivité des résultats.
L’opinion commune confond généralement la science et la technique : ainsi prend-elle la médecine (une technique) pour une science et inversement la physique (une science) pour une technique. Cette confusion s’explique aisément : jamais dans le passé les deux domaines n’ont été autant impliqués l’un dans l’autre. Leur distinction reste malgré tout philosophiquement indispensable.
La science est un ensemble d’énoncés, la technique, un ensemble de moyens et d’objets. La première est théorique, elle fait partie du monde symbolique des mots et des idées, la seconde est pratique, elle fait partie du monde réel des actions et des choses.
La science et la technique se distinguent par leur finalité : la première vise la connaissance tandis que la seconde est au service des besoins de l’existence…même si l’idée d’une science désintéressée peut paraître illusoire…Une science « gratuite » est possible, une technique « gratuite serait un non-sens.
La primauté de la technique se signale d’abord par son antériorité chronologique. La satisfaction des besoins possède une urgence que la recherche de la vérité n’a pas. Enfin, d’une manière générale, l’outil, la machine, l’appareil sont construits avant que l’on ne comprenne le pourquoi de leur fonctionnement.
En revanche, la science est loin de dériver toujours de la technique. Au contraire ! Les travaux des Grecs sur les sections coniques (paraboles, hyperboles, cercles, ellipses) ont trouvé beaucoup plus tard leur application dans le domaine de l’optique. S’il existe, de nos jours, dans le monde, tant de laboratoires de recherche fondamentale, c’est bien parce que les travaux théoriques qui y sont développés n’ont pas encore reçu leur application technique.
Il est bon de relier les deux relations précédentes : la science dérive de la technique, la science détermine la technique. Une véritable synergie.
C’est pour traduire cette véritable dialectique de la science et de la technique que le néologisme de technoscience a été inventé. Il n’est guère plus possible de conserver l’opposition conceptuelle entre science et technique.
• Dans l’ensemble des disciplines, lesquelles sont-elles des sciences ?
• Quels sont les critères de la scientificité ?
• Ces critères sont -ils universels ? valables temporellement ?
• Pourquoi est-il important de distinguer ce qui est science et ce qui ne l’est pas ?
Essayons de répondre globalement à ces interrogations : une croyance est une opinion qui ne peut être ni démontrée ni enseignée ; elle est matière à persuasion, contrairement au savoir qui est lié à des procédures de validation dont on peut rendre raison. Toutefois, toute connaissance ne repose-t-elle pas au moins sur une croyance : la croyance en la valeur de la connaissance elle-même ? (Nietzsche)
L’adjectif « scientifique » accolé au nom d’une doctrine semble l’auréoler pour susciter l’adhésion ; seulement, la science n’est souvent qu’un alibi, un masque que le savoir véritable anéantit par la suite. Par exemple, la génétique contemporaine, infirme les théories racistes scientifiques que Gobineau avait formulées au siècle dernier et le socialisme scientifique qui devait mener au bonheur, professé par Staline a lui aussi démontré sa non-scientificité.
Popper utilise la réfutabilité pour distinguer science et fausse science (falsifiability en anglais) : toute théorie scientifique doit pouvoir potentiellement être réfutable. Pour Popper, la science se doit de fonctionner de manière déductive.
Les contradictions relevées au cours des émissions télévisées sur la politique à suivre au cours de la pandémie, par d’éminents scientifiques, a jeté un trouble dans l’esprit des téléspectateurs. Une science ne peut au maximum fournir son propre concept et pas davantage…et ce à partir de protocoles bien précis. Ce qui la caractérise, c’est d’abord l’accord entre une théorie et une expérience (à l’exception des mathématiques) et l’humilité expérimentale, la soumission au verdict des expériences de vérification et de contrôle : renoncer, s’il le faut aux récompenses et aux honneurs par amour de la vérité.
La science est un haut témoignage de la dignité d’esprit, dont le souci de précision et de preuve doit marque à la fois la règle d’or de l’intelligence et la forme la plus haute de l’altruisme.
Pourquoi l’opinion continue-t-elle à s’y intéresser ? D’où vient ce besoin de merveilleux, cette curiosité pour l’étrange, qui n’intéresse la science que pour ses conclusions paradoxales qui ont des apparences de vérité …ou de magie ? D’où vient l’attrait de l’homme pour l’irrationnel ?
Serait-elle l’addition des sciences ? Si elle n’est pas la science de Tout, elle peut prétendre à être celle du Tout , c’est-à-dire celle du monde unifiée qui trouve ses éléments dans les différentes sciences qui explorent chacune un domaine différent.
Au XVIème siècle, dans la douce Touraine de Rabelais, Maître Gargantua s’adressant à son élève Pantagruel, lui lançait : "Je veux que tu sois curieux !" Plus qu’un conseil, une injonction ! Mais curieux de quoi ? Et le Maître développe alors une longue liste : botanique, géologie, géographie, biologie…encyclopédique en somme.
La science serait-elle une prérogative de l’esprit humain qui l’invite à poser les yeux sur le monde autour de lui, en le questionnant ? Cette observation n’est pas une forme de vision ordinaire. Elle peut se définir ainsi que le disait Jean Senebier : "Elle est un regard réfléchi que l’âme porte sur les objets qui l’occupent pour acquérir une connaissance exacte de leurs qualités, de leurs effets, de leurs rapports et de leurs causes" (Essai sur l’art d’observer et de faire des expériences, 1802). Ce qu’il appelle "art" qui permettrait d’acquérir la connaissance par le biais d’une organisation structurée est-ce une compétence héritée d’une boîte d’outils intellectuels qui nous serait attribuée de naissance ? En un mot, sommes-nous tous égaux dans l’observation objectivée de notre environnement ? Tout humain est-il un savant qui s’ignore ?
Dans son manoir breton, en 1896, Henri Becquerel observe qu’en déposant par hasard une plaque photographique dans le même tiroir qu’un bloc de minerai d’uranium, la silhouette du caillou se trouve dessinée sur la plaque, le lendemain. Les rayons X viennent d’être identifiés. Mais n’est pas Becquerel qui veut ! Qui aurait fait le lien entre l’image et l’uranium ? Qui aurait pensé à des radiations ?
Epistémologiquement l’observation scientifique se réfère à plusieurs mouvements de pensée. Le premier est celui de l’école positiviste d’Auguste Comte qui disait en 1830 dans son cours de philosophie positiviste que la science obéit à des "lois logiques qui gouvernent le monde intellectuel étant de leur nature invariables et communes non seulement à tous les temps, mais aussi à tous les lieux". Les disciplines scientifiques admettent donc l’existence d’un certain nombre de règles universelles qui régiraient l’environnement. Cependant reconnaître l’existence d’invariants n’est qu’une étape dans le puzzle de la connaissance du monde, il convient de les organiser. A ce niveau, l’apport de l’école structuraliste est fondamental car il reprend et hiérarchise les lois logiques reconnues par les positivistes. L’ethnologue Bronislaw Malinowski résume bien l’apport de l’école structuraliste en avançant dans un premier temps, comme les positivistes, "qu’une définition minimale de la science suppose l’existence de lois générales". Il développe ensuite une démarche qui fonde l’observation et sa démarche : "Observer, c’est choisir, c’est classer, c’est isoler en fonction de la théorie. Elaborer une théorie, c’est résumer la pertinence de l’observation passée et attendre confirmation ou infirmation empirique des problèmes posés par la théorie". Dans les temps de la grande vogue du structuralisme, la culture elle-même n’a pas échappé pas à ce schéma contraignant, comme le défendra le même Malinowsky dans sa Théorie scientifique de la culture, en 1944.
L’ethnologue évoque la démarche hypothético-déductive qui fonde et sert de trame au raisonnement scientifique. Mais qu’est-ce que l’hypothético-déduction ? D’abord il est bon de rappeler que tout individu, a fortiori le chercheur, possède ce que Gaston Bachelard en 1934, appelait "des représentations qui font qu’en science, l’esprit n’arrive jamais vierge" (Le nouvel esprit scientifique). Les préjugés sont incontournables et systématiquement présents dans l’esprit d’un individu. Pour exemple, qui n’a pas une vague idée, plus moins exacte, voire franchement erronée, des organismes génétiquement modifiés ou de la vaccination par ARN messager ? Ces représentations sont le résultat des impacts sur notre personnalité, elles résultent de notre entourage, nos expériences et notre culture. C’est sur ce terreau individuel, largement méconnu de l’intéressé lui-même, que peut s’enclencher la démarche hypothético-deductive. Comme son nom l’indique, elle se fonde d’abord sur une hypothèse, dépendante des représentations du chercheur. Cette hypothèse est passée au crible d’une démarche qui peut être expérimentale dans le cas des sciences expérimentales telle la physique ou la chimie qui valident ou réfutent par le biais de l’expérience ou bien basée sur l’observation comme les sciences humaines. L’hypothèse lorsqu’elle est validée entraîne l’élaboration d’une loi pour les sciences dures ; ou bien d’un modèle pour les sciences humaines. Un petit organigramme montre mieux qu’un long discours.
(In Inititation à une démarche scientifique. Baills 1996 )
Il serait osé de hiérarchiser les disciplines en affichant que les sciences dures sont d’un autre niveau, de fiabilité s’entend, que celles humaines. Elles ne s’opposent pas, mieux elle se complètent voire s’épaulent. Je reviens à ma discipline qui est assurément une science humaine : la Préhistoire. Elle démontre un bel exemple de coopérations intelligentes entre les pré(historiens) d’un côté et des géologues, des biologistes, des physiciens, des anthropologues physiques de l’autre. D’ailleurs à l’extérieur, ces différents chercheurs se reconnaissent sous l’appellation générique de préhistoriens. Pourtant nous distinguons volontiers les culturalistes qui s’occupent des activités et productions de l’Homme ancien et les environnementalistes qui traitent de tout ce qui n’est pas humain. Les premiers appartiennent à la grande famille des historiens et leurs démarches aboutissent à des modèles plus moins généraux, les seconds s’appuient sur les lois de leurs disciplines respectives.
A terme, cette belle coopération aboutit généralement à l’élaboration d’une synthèse finale qui retrace, sous des aspects qui se veulent les plus fidèles, l’Histoire de l’Homme fossile dans son environnement. Il n’est cependant pas inutile de rappeler que cet aboutissement, même s’il s’appuie sur les résultats obtenus des sciences dures : géologiques, biologiques, physiques, reste un modèle, et seulement un modèle. Comme tel, il sera soumis aux problématiques des chercheurs futurs qui l’aménageront, le tritureront, ou bien le rejetteront. En cela la Préhistoire est une authentique science de l’Homme. Elle place l’Humain au cœur de sa recherche lui reconnaissant la libre disposition de ses comportements, de ses productions et de ses réseaux sur un territoire qui fut le sien. Indirectement, elle positionne le préhistorien culturaliste comme le leader de cette équipe qui échafaude des modèles et généralise des comportements. "La science préhistorique ignore l’épreuve des répétitions. La fameuse proposition selon laquelle les mêmes causes produiraient toujours les mêmes effets ne les concerne pas : les mêmes causes ne se trouvent jamais deux fois réunies" comme le disait Gilles Gaucher en 1990. Ainsi va l’Homme ancien, si proche et si lointain à la fois…
Grâce à la science, entre autres, les conditions de vie humaines ont pu se développer dans de bien meilleures conditions.
On peut simplement prendre pour exemple l'hygiénisme qui a modifié les règles de l’urbanisme et de l’architecture après les découvertes de Lavoisier sur le rôle de l'oxydation dans le corps humain1, Pasteur et le rôle des micro-organismes dans la contamination et la contagion etc. Nous avons pu voir l’élargissement des rues, des constructions qui laissaient pénétrer la lumière, le tout à l’égout, les poubelles, les centres aérés pour enfants, la construction d’hôpitaux divisés en services pour chaque pathologie etc.
On peut aussi rappeler qu’au 18ème siècle, la variole tuait un enfant sur sept en Russie et un enfant sur dix en France et en Suède. On peut éventuellement aussi oser comparer les dizaines de millions de morts de la grippe espagnole avec le (hélas, déjà) million de morts du Covid (tout en sachant que la pandémie n’est pas encore terminée).
On peut voir dans le texte de Jacky qu’il faut faire la différence entre la science et la technologie. Mais les deux sont irrémédiablement liées, et la science a pu être à l’origine de technologies dévastatrices. Comme avec les armes de plus en plus puissantes et meurtrières, depuis l’invention de la poudre noire jusqu’à l’arme atomique.
Einstein lui-même déclara dans une entrevue : «Si j'avais pu savoir que les Allemands échoueraient dans leur projet de développer une bombe atomique, je n'aurais rien fait. »
C’est la science qui synthétise en 1874 le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) et découvre 50 ans plus tard ses propriétés insecticides. Il devient le produit « miracle », l'insecticide moderne le plus utilisé avec beaucoup de succès. Mais quand on découvre un siècle plus tard (grâce à la science) son impact environnemental et sanitaire élevé il est interdit.
Ce sont donc aussi les avancées de la science qui donnent les moyens (par la technologie) à l’humain, aujourd’hui, de détruire son propre biotope et de se menacer lui-même dans son existence.
Mais si on ne peut pas facilement séparer la science de la technologie on ne peut pas non plus l’extraire d’enjeux économiques souvent importants. Le plus évident est quand la science se lie (est financée par) avec l’industrie pharmaceutique, quelques exemples :
Le Médiator, dont la molécule de benfluorex agissait en tant qu’anorexigène de nature amphétaminique mais que le laboratoire a présenté comme un antidiabétique pour bénéficier de la prise en charge par l'Assurance maladie et les mutuelles, tout en étant dès le départ informé des risques sanitaires qu’il pouvait causer.
La molécule de diéthylstilbestrol synthétisée par des chercheurs en 1938, commercialité sous le nom de Distilbène à l’origine de nombreuses anomalies génitales, de stérilité et d’une augmentation de certains cancers chez des enfants exposés in-utéro.
La molécule de rofécoxib, anti-inflammatoire non stéroïdien, commercialisée sous le nom de Vioxx qui aurait provoqué 160 000 crises cardiaques et attaques cérébrales et 40 000 décès, rien qu’aux États-Unis.
Etc etc.
Et on pourrait trouver bien d’autres exemples d’alliances dangereuses entre la science et l’industrie nucléaire par exemple ou celle de l’armement entre autres.
Dans Pantagruel, Rabelais dit « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Science vient du latin scientia, « connaissance, savoir, connaissances théoriques » et conscience de conscientia (proprement « connaissance en commun ») « claire connaissance qu'on a au fond de soi-même, sentiment intime, sentiment, conscience » [notion de bien et de mal]2.
Si les résultats qu’ont offerts les scientifiques aux industriels ont pu avoir aussi des effets si funestes n’est-ce pas parce que la science avance plus vite que la conscience ?
Comment travailler sa conscience, comme on travaille d’une manière scientifique ?
La philosophie ne pourrait-elle être un élément de réponse ?
En Grèce antique c’était le cas :
Un scientifique, grand mathématicien : Thalès (de Milet) était aussi un philosophe. On disait qu’il était un des Sept sages de la Grèce antique et le fondateur de l'école milésienne, avec deux autres philosophes : Anaximandre et Anaximène. On y enseignait la géométrie, l'astronomie (ils ont apporté de nouvelles idées sur la formation de l'univers), la physique, la biologie. On nommait d’ailleurs les philosophes de cette école les Physiciens.
Pythagore, bien sûr ! (ces deux là nous rappellent des souvenirs scolaires plus ou moins agréables).
Démocrite ce philosophe grec qui considérait, bien en avance sur ton temps, que l’univers était constitué d'atomes et de vide.
Physique et métaphysique s’entremêlaient donc à cette époque.
On peut supposer que l’arrivée des religions monothéistes, les religions du « Livre » furent celles qui participèrent à faire changer ce lien. En effet à partir du moment où un livre dit qu’il détient la vérité, « la parole de Dieu » difficile de dire son contraire. Ceux qui s’y aventurèrent le payèrent parfois de leur vie comme Giordano Bruno, dominicain et philosophe qui sur la base des travaux de Nicolas Copernic développa la théorie de l'héliocentrisme et montra, de manière philosophique, la pertinence d'un univers infini, qui n'a ni centre ni circonférence, peuplé d'une quantité innombrable d'astres et de mondes identiques au nôtre, comme Galilée aussi qui dut renier ses recherches.
Finalement la science séparée de la philosophie s’intéresse au « comment des choses » mais peu au « pour quoi faire » (cette découverte ou invention, quelle sera son utilité ? Ses risques?) et pas tu tout au pourquoi cela fonctionne comme cela ayant trop peur de cotoyer la métaphysique.
Car finalement si la science progresse dans la connaissance de ce qu’est l’univers, elle ne s’interroge pas sur la question du sens ? Qu’est ce qui fait qu’il y ait plus d’ordre dans l’univers que du chaos ? Pourquoi l’univers semble tendre vers plus de complexité qui compenserait l’entropie générale ?
Certains l’ont fait, je pense par exemple à Schrödinger (bien connu pour son célèbre chat dont on ne sait toujours pas s’il est vivant ou mort) dans son livre « Qu'est-ce que la vie ? ». Mais justement on lui reprocha une approche trop philosophique ( par exemple Raymond Ruyer, dans son livre « Néo-finalisme »).
Pourtant, sans tomber dans une « science des solutions imaginaires qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité » chère aux pataphysiciens, comprendre le « pourquoi » de la vie permettrait peut-être de chercher et trouver des réponses scientifiques qui en viendraient moins souvent à participer, dans leur exploitation, à la destruction de notre environnement.
Je sais la science doit rester rationaliste, voire matérialiste.
Mais, pourtant, la physique quantique jongle avec la philosophie sans le dire et ne respecte plus les règles scientifiques rationnelles quand elle en vient à remettre en cause le déterminisme avec son principe d’incertitude ou alors le principe de localité avec l'intrication quantique.
La science est-elle toujours matérialiste quand, avec la la théorie des cordes, elle donne une description mathématique qui décrit toutes les forces et toutes les formes de matière. On ne sait toujours pas si elle décrit le monde réel et pourtant on en applique déjà ces principes dans la physique des trous noirs, la physique des particules etc.
La science est-elle toujours rationnelle quand elle fait des découvertes par sérendipité (c’est mieux que d’écrire « par hasard ») ? Pourtant c’est la découverte de l'iode par Bernard Courtois qui travaillait sur le salpêtre, la vulcanisation du caoutchouc par Goodyear, les rayons X par Röntgen, la radioactivité par Becquerel, etc.
Et que dire des avancées de la science suite à des rêves ! C’est le cas de la machine à coudre par Elias Howe , du tableau périodique des éléments de Mendeleïev, on dit même que Einstein rêva adolescent de la théorie de la relativité, mais qu’il lui fallut attendre de maîtriser un peu plus les mathématiques pour la bâtir.
Alors la question n’est-elle pas à quoi pourrait-on reconnaître une science en conscience ?
1 Pour toutes les références, reportez-vous à une encyclopédie papier ou numérique comme Wikipedia dont je me suis servi.
2 https://www.cnrtl.fr/portail/