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Quelle démocratie pour le futur ?


ATELIERS SCIENCES HUMAINES ET PLUS… QUELLE DÉMOCRATIE POUR LE FUTUR ?

Atelier du lundi 21 septembre de 18h00 à 20h00

Compte tenu de la situation sanitaire nous avons mis en place un protocole sanitaire lié au COVID et soumis à la mairie.

9 personnes étaient présentes

Table des matières

Présentation brève du thème

  • Présentation et introduction au programme et au thème de la Démocratie (VIDÉO)
  • Survol  historique de la démocratie (VIDÉO)
  • Survol philosophique de la démocratie (VIDÉO)
  • Conclusion (VIDÉO)

Atelier et débats

  • La guerre a-t-elle été toujours le moteur des relations entre les peuples ?
  • Le chef dans les peuples « primitifs »
  • Notions démocratiques dans les tribus iroquoises
  • Le conseil confédéral de la Ligue
  • Désignation des membres
  • Attributions
  • Dans les villages : la démocratie au quotidien
  • Démocratie, aristocratie, gérontocratie
  • Castes
  • Citoyens / éducation
  • La démocratie n’est-elle pas la maîtrise de la liberté ?
  • Médias / démocratie
  • Démocratie et éloignement des pouvoirs
  • Action politique
  • Démocratie / Institutions
  • Enquête sur la démocratie (Le Monde)
  • Autres pistes de recherches possibles

Présentation brève du thème

Présentation et introduction au programme et au thème de la Démocratie




Survol  historique de la démocratie




Survol philosophique de la démocratie 




Conclusion




ATELIER ET DÉBATS

La guerre a-t-elle été toujours le moteur des relations entre les peuples ? 

Les groupes pré-étatiques ont des contrats de non agression pour des raisons de génétique (éviter la consanguinité) appelé en anthropologie (Alain Testart) : « le prix de la fiancée » (pratique babylonienne, hébraïque, africaine… d’un don fait à la famille de l’épouse à l'occasion d'un mariage). Nous sommes dans le traditionnel don / contre-don. Mais ces relations non guerrières étaient rarement pour une meilleure vie ou pour échanger des savoirs.

Pour eux il ne s’agit pas strictement de guerre mais d’une façon de se distancier d’une tribu voisine (« on n’est pas comme eux, donc on existe »).

Les combats étaient rarement mortels dans les groupes primitifs. Le but n’est pas de tuer, mais de s’affronter.

Le chef dans les peuples « primitifs »

C’est souvent « l’ancien » qui est choisi pour être chef, il représente le totem (la lignée, le représentant du « protecteur symbolique » du clan). Chez les chasseurs-cueilleurs on peut penser que c’est plutôt quelqu'un qui a la maîtrise d’une certaine technique (de la chasse, du territoire...)

Le chef a toujours une particularité, une compétence à un moment donné.

Mais ce peut être aussi celui qui a du bien (il peut régaler les autres). Aoir le pouvoir c’est alors se ruiner pour les autres.

Notions démocratiques dans les tribus iroquoises 

Les Iroquois formaient, au XVIIe siècle, un des ensembles indiens les plus redoutables du continent américain. C'était une confédération (une « ligue ») de cinq, puis six tribus, qui après une vigoureuse série de guerres — dont, notamment, celle remportée en 1649 face aux Hurons, alliés des Français — avait établi sa suprématie sur un territoire vaste comme l'Allemagne actuelle.

Les Iroquois semblaient constituer l'exemple même d'une démocratie formalisée, dont on pouvait supposait qu'elle était celle des anciens Germains, ou des anciens Grecs. Lors du contact avec les Européens, la plupart des peuples du continent américain ignoraient l'État. Mais bien peu possédaient pour autant ces assemblées, ces règles de représentation, ce formalisme presque minutieux dans la gestion des affaires publiques, qui étaient la marque des Iroquois.

Le conseil confédéral de la Ligue

Celui-ci rassemblait 50 membres, les sachems, qui représentaient les cinq tribus qui formaient la confédération. Il ne prenait ses décisions qu'à l'unanimité

Le conseil couronnait un édifice à plusieurs niveaux, chacun étant inclus dans le suivant, à savoir : les clans, les moitiés (les « phratries » de Morgan), les tribus (ou « nations ») et, enfin, la Ligue elle-même.

Les sachems étaient donc les représentants des tribus ; plus exactement, de leurs clans.

Les sachems d'un même groupe formaient le premier niveau dans la chaîne de discussions qui débouchait éventuellement sur l'unanimité requise. Ainsi, s'ils étaient plusieurs, devaient-ils commencer par se forger une opinion commune ; ils désignaient ensuite un porte-parole, et de la même façon, on recherchait le consensus avec les porte-parole de la même moitié, puis avec ceux de la même tribu. Enfin, les cinq tribus forgeaient une position commune ou constataient leur désaccord.

Désignation des membres

Les sachems du conseil de la Ligue étaient, a priori, désignés pour la vie.

En cas de vacance d'un poste de sachem (essentiellement, pour cause de décès), il fallait « redresser l'arbre ». Le clan concerné devait désigner un nouveau titulaire, dont la nomination devait impérativement être approuvée par la tribu, puis par le conseil confédéral.

Une des originalités de la société iroquoise, qui a fait couler beaucoup d'encre, est que dans ce processus de nomination, ce sont des femmes, les « maîtresses des cabanes », qui jouaient un rôle clé. Ces mêmes femmes pouvaient également faire révoquer un sachem qui n'aurait pas été à la hauteur de sa tâche, en lui faisant « tomber les cornes ». Cela n'empêchait pas les sachems d'être exclusivement masculins ; on a ainsi pu dire que les femmes gouvernaient en sous-main, ou qu'elles étaient les éminences grises de la démocratie iroquoise. 

En plus des sachems, chefs de paix, le conseil comptait également deux charges de chefs de guerre. Ces personnages étaient chargés de cordonner et diriger les opérations militaires. On dispose d'assez peu de renseignements sur cette fonction ; son caractère permanent est douteux. Il est possible, sinon probable, que ces chefs de guerre, comme ceux des clans, étaient nommés au coup par coup, pour chaque expédition, et uniquement pour la durée de celle-ci.

Attributions

Le conseil confédéral, pas plus que n'importe quel autre organe de la Ligue, ne disposait d'aucune force publique pour faire appliquer ses décisions. Là gisait toute la différence entre une société étatique et non étatique ; l'absence d'une telle force publique faisait que les décisions des conseils iroquois ne pouvaient être appliquées que par la volonté de l'ensemble du corps social, et jamais contre elle.

Le conseil confédéral se réunissait au minimum une fois par an ; en pratique, il n'était pas rare qu'il soit convoqué plus fréquemment. Une telle convocation ne pouvait être que le fait d'une des tribus ; le conseil n'avait pas la faculté de se convoquer lui-même.

L'essentiel de ses prérogatives touchait aux relations extérieures, un domaine dont les implications concernaient l'ensemble des cinq tribus. Le conseil décidait donc de la paix et de la guerre (tout au moins, de la « grande » guerre, menée sur une large échelle avec de vastes effectifs. Parallèlement, de petits groupes d'Iroquois pratiquaient de manière incessante des raids sur leurs voisins plus ou moins éloignés). Il gérait l'envoi et la réception d'ambassades, concluait des traités, et gérait les relations avec les tribus soumises. Il validait les nominations des sachems, et organisait enfin ceux des cultes religieux qui impliquaient les cinq tribus.

Dans les villages : la démocratie au quotidien

Le conseil confédéral n'était que le sommet d'un édifice qui plongeait ses fondations dans une vie villageoise tissée de réunions et d'assemblées. Mais si chacun s'accorde sur son caractère foisonnant, il est en revanche impossible de trouver une description précise de ses institutions. Si l'on dispose, sur le conseil supérieur, de renseignements relativement fiables et concordants, tel n'est pas le cas à propos des assemblées villageoises.

Un des rares faits que ne fasse aucun doute est l'existence d'un double niveau de décision : les différents conseils locaux étaient systématiquement coiffés par un conseil de tribu. Il est en revanche beaucoup plus difficile de cerner l'organisation et les attributions précises de ces conseils locaux.

    • le conseil souvent dit « des femmes » ; en réalité, il semble que ce conseil ne réunissait que les « mères de clan », femmes âgées et titulaires de cette dignité en raison de leur sagesse. 

    • le conseil des guerriers, c'est-à-dire des hommes en âge de combattre (à l'exception de ceux qui avaient renoncé à l'exercice des armes et qui s'adonnaient avec les femmes aux travaux agricoles, sans pour autant accéder aux droits de ce sexe).

    • le conseil des anciens, ouvert à tous les Iroquois d'âge mûr des deux sexes.

    • le conseil de clan ; c'est lui qui nommait son chef civil (sachem) et un ou plusieurs chefs militaires ; en étaient membres tous les adultes du clan.

    • le conseil de village, qui réunissait les sachems des différents clans, leurs adjoints, les anciens, ainsi que des porte-paroles nommés par les femmes et les guerriers pour faire valoir leur point de vue. 

Démocratie, aristocratie, gérontocratie

Les Iroquois constituent depuis longtemps l'archétype d'une société aussi égalitaire que démocratique.

Mais sur le plan politique, la démocratie iroquoise était sérieusement mâtinée de biais aristocratiques et gérontocratiques . 

La démocratie iroquoise, sur le plan formel, était donc assez éloignée de notre idéal moderne. Même au niveau local, tous les Iroquois ne pesaient pas d'un poids politique égal ; par la naissance ou par leurs talents, certains étaient des « Nobles » (c'est en tout cas le terme qu'utilisent les témoins européens) ou, plus exactement, des primus inter pares.

Sur le fond, néanmoins, les décisions que prenait le conseil de la Ligue ne privilégiaient guère une fraction des tribus par rapport à une autre. Ces « nobles » formaient une aristocratie dont les intérêts économiques et politiques n'étaient guère distincts de ceux du reste de la société, ce qui trouvait sa traduction dans l'inexistence d'un appareil spécial détenant la violence armée.

Peu respectueuse de certaines formalités, la démocratie iroquoise, en raison de l'absence de classes sociales et de l'accent que cette société faisait porter sur les solidarités collectives, pouvait néanmoins s'approcher d'une démocratie réelle. Le contraire de ce qui se passe dans nos sociétés modernes, en quelque sorte...(voir texte original intégral)

Castes

D’après Platon la cité est composée de trois groupes, les gouvernants, les gardiens et les producteurs. À chaque groupe correspond particulièrement une vertu : les gouvernants possèdent la vertu de sagesse; les gardiens sont courageux ; enfin, les producteurs, c'est-à-dire le plus grand nombre, possèdent la vertu de tempérance.

On peut rapprocher cela des castes de la période védique : les Brahmanes qui assurent les services religieux, en dessous d’eux les Kshatriyas ou guerriers, puis les Vaishyas, qui sont à l'origine des propriétaires cultivateurs, enfin les Shudras, petits agriculteurs et éleveurs. 

Aristote a un postulat différent de celui de Platon et qui explique son analyse: l’homme est un être rationnel (même les barbares) et la société est divisée en deux: les riches et les pauvres.

Citoyens / éducation

Peut il y avoir une démocratie sans citoyens éclairés ?

Si on enseigne la démocratie aux jeunes à quel moment leur permet-on de la vivre ?

La démocratie n’est-elle pas la maîtrise de la liberté ?

Ma liberté ne finit pas où commence celle de l’autre mais se construit & se décide avec l’autre. 

Il faut de l’éducation et de la compétence pour être citoyen, il n’est pas simplement celui qu’on interpelle parfois pour aller voter, mais celui qui agit au quotidien.

Médias /  démocratie

Quelle capacité a-t-on d’analyser et de relayer ce que donnent les médias, à faire la différence entre le possible, le probable, le plausible

En tant que téléspectateur nous avons le point de vue du journaliste qui est un point de vue à chaud alors que l’historien a point de vue qui prend du recul.

Démocratie et éloignement des pouvoirs

Au niveau communal il y a des réunions de quartier, mais bien souvent, malgré l’écoute et la prise de note, la réponse n’amène pas d’action, ne peut-on donc dire que c’est de la démagogie ?

Les citoyens ne sentent plus représentés par leur représentants

La démocratie représentative n’est pas assez  démocratique et la représentation démocratique n’est pas assez  représentative.

Action politique

C’était une fin en soi pour Aristote alors que c’est devenu un métier, une profession. Cela devrait être l’expression de la liberté la plus noble : servir les autres

Démocratie / Institutions

Institutions démocratiques est l’alliance de deux mots contradictoires selon Dominique Rousseau (professeur de droit constitutionnel). « Institution » suggère le cadre, l’ordre, la contrainte, l’immobilisme ; « démocratie » évoque le débordement, le désordre, la liberté, le mouvement. Une institution ne peut être que « totalitaire » au sens d’Erving Goffman – la famille, l’armée, la prison, l’hôpital, – et par conséquent la démocratie ne peut être qu’« anti-institutionnelle ». Toutefois, la démocratie n’est-elle pas faite de contradictions et penser n’est-ce pas prendre en charge les contradictions ? Penser, n’est-ce pas penser l’un et l’autre plutôt que l’un ou l’autre ? 

Dominique Rousseau  : Il faut « radicaliser la démocratie » parce que la société craque de partout. Toutes les institutions sur laquelle elle reposait jusqu’à présent sont remises en cause : le suffrage universel perd sa force légitimante du fait de l’abstention, les partis politiques n’ont plus d’adhérents, les syndicats ne représentent plus grand monde, le Parlement ne délibère plus… Mais ce n’est pas seulement une crise de l’Etat, c’est aussi une crise de la justice, de la médecine, l’éducation, du journalisme, de la famille, … Il faut donc repenser toute l’organisation sociale.

Radicaliser signifie revenir aux principes, à la racine de la chose démocratique, c’est-à-dire au peuple. Or le peuple a été oublié : il a été englouti par le marché - le consommateur a pris le pas sur le citoyen, et par la représentation - les représentants parlent à la place des citoyens.

L’expression « démocratie représentative » est contradictoire. La France a effectivement apporté au monde le régime représentatif. Mais Sièyes l'a très bien dit dans son discours du 7 septembre 1789 : le régime représentatif n’est pas, et ne saurait être, la démocratie, puisque, dit-il, dans le régime représentatif, le peuple ne peut parler et agir que par ses représentants. Ce qu’on demande au peuple dans la démocratie représentative, c’est de voter, et de se taire, afin de laisser les représentants parler en son nom. Tout mon propos consiste à imaginer un au-delà de la représentation, pour faire intervenir le peuple de manière continue, entre deux moments électoraux, dans la fabrication de la loi. Créer en somme une démocratie continue, par le droit reconnu aux citoyens de réclamer, d’agir, de participer à l’élaboration de la volonté générale.

La marche du 11 janvier, après les attentats de Charlie, a marché sur les slogans « je suis juif, je suis musulman, je suis chrétien, je suis policier, je suis Charlie ». Autrement dit, ce qui faisait le peuple, c’est le fait de partager la même conception du droit, le droit à la même liberté d’expression et le droit à l’égalité des différences. « Je suis Charlie » est une critique de la conception jacobine de l’égalité - je nie toutes les différences, d’origine, de sexe, de richesse, je ne veux voir que l’être abstrait - mais aussi la condamnation du communautarisme, où chacun s’enferme dans son identité et exige des règles spécifiques.Ce qu’a dit le peuple le 11 janvier, c’est « nous sommes différents, et nous sommes égaux ». La reconnaissance de l’égalité par la reconnaissance des différences. On n’a jamais défini aussi bien que par ce slogan la force du principe d’égalité. Il n’est pas de réduire les différences, de se replier sur son identité, c’est reconnaître l’autre parce qu’il est autre, comme un égal. C’est ce qui me paraît définir le peuple : le peuple n’est pas une association d’individus, mais une association politique d’individus. C’est cet accord sur le droit, ce bien commun, qui transforme la foule en peuple.

On a beaucoup reproché à certains jeunes de ne pas respecter la minute de silence, ou de dire « je ne suis pas Charlie ». A tort : ceux qui n’ont pas respecté la minute de silence, ce sont qui n’ont pas accès aux droits. Qui n’ont pas accès au droit au logement, au droit à la santé, au droit au travail, au droit à l’éducation. Comme ils n’ont pas accès au droit, ils se définissent autrement. Par les quartiers, par la religion, par le sang. On voit bien là ce qui est en jeu dans la crise d’aujourd’hui : le peuple qui se construit par le droit et qui a défilé le 11 janvier, et le peuple des « sans-droits » qui se construit par d’autres instruments, et c’est cette coupure qui fragilise aujourd’hui le bien social, notre société.

La démocratie continue est une autre forme politique. Il faut institutionnaliser un droit de réclamer pour les citoyens, d’un droit d’intervenir, de parler entre deux moments électoraux à côté, voire contre, leurs représentants. La crise de la représentation ne signifie pas qu’il n’y ait plus de représentants, mais que les représentés puissent continuer à pouvoir intervenir. 

Mais le référendum reste un acte d’acclamation au chef, alors que la démocratie continue est un acte de délibération.

Je propose, comme Pierre Mendès-France, de créer une assemblée sociale, à côté de l’assemblée nationale, qui représenterait les citoyens concrets, les citoyens pris dans leur activité sociale, professionnelle, associative, et qui aurait un pouvoir délibératif, et pas simplement consultatif.

Pourquoi « délibératif » ? Parce que le risque est celui des corps intermédiaires, le risque du corporatisme. Avec un simple pouvoir consultatif, celui d’émettre des voeux, des souhaits, cette assemblée ne s’engagerait à rien et se replierait sur la défense des intérêts particuliers alors qu'avec un pouvoir délibératif, elle serait obligée de construire des compromis, elle serait responsabilisée. Cette assemblée sociale serait l’expression de cette partie du peuple, le peuple de tous le jours, le peuple de quartiers, qui n’a pas aujourd’hui de lieu pour s’exprimer. Que demandait le Tiers-Etat en 1789 ? A avoir une assemblée à lui. A être visible institutionnellement. Ce que je demande, c’est que le peuple de tous les jours ait une visibilité institutionnelle. La démocratie représentative oublie le peuple concret, la démocratie directe oublie le peuple abstrait, la démocratie continue prend en charge cette double identité et cherche à la faire vivre institutionnellement. (voir texte original intégral)

Les institutions vieillissent et peuvent devenir inadaptées devant les progrès humains et techniques. Comment faire pour que l’institution puisse s’adapter ?

Enquête sur la démocratie (Le Monde)

  • 18 % sont pour un modèle autoritaire
  • 64 % trouvent que la démocratie ne fonctionne pas très bien
  • 24 % trouvent que la démocratie ne fonctionne pas bien du tout
  • 37 % trouvent que ça ne sert à rien de voter
  • 81 % trouvent que c’est le meilleur système
  • 41 % trouvent que rien n’avance, qu’il faudrait moins démocratie et plus d’efficacité

(Nota les textes en italique sont sourcés -cliquer dessus pour lien- et sont un développement des échanges que nous avons eus).

Autres pistes de recherches possibles


Limités par le temps, les participants de l'atelier Sciences Humaines n'ont  pu exploiter certaines pistes que nous proposons en annexe, sans avoir la prétention d'avoir pour autant épuisé le sujet.

  •  1/La politique , au sens moderne, nous dit Hannah Arendt, appartient au royaume des moyens et non des fins. Cela contredit la pensée d'Aristote qui voyait en l'action politique l'expression de la liberté la plus noble.
  •  2/ Le vote, ne se résume-t-il pas à accepter ou à écarter les personnes sélectionnées par le parti qui les adoube ? Et se réduit par là même à sélectionner des élites plutôt que de faire entendre la volonté générale.  L'abstention massive, ainsi que la montée des votes en faveur des extrémistes, nuit considérablement à la légitimité des représentants finalement élus par une minorité des électeurs inscrits.  
     Apparition de nouveaux acteurs déstabilisants : les média et leur mise en scène de la relation gouvernants et gouvernés ; l'institut de sondage qui font l'opinion ; l'action des lobbies, secrète mais néanmoins efficace, extérieure aux partis politiques et de ce fait dangereuse pour la démocratie.
     Du côté du peuple, l'internaute acquiert d'une élection à l'autre une importance capitale ; la rue est un autre acteur spontané dont l'action sous forme de dernier recours doit interpeller les élus. (Jordane Arlettaz)

  •  3/ N'avons nous pas abandonné une République laïque en propulsant l'Economie comme idéal supérieur ?
  •  4/ La Démocratie n'est pas la loi de la majorité elle est la protection de la minorité. (A.Camus)
  •  5/ Nous réintroduisons tout ce que le monde occidental avait rejeté (mouvement ouvrier, décolonisation, mouvement féministe, droits de l'homme.....). Serait-ce la recomposition du monde dont parlait Marcel Mauss ? 
  •  6/ Nous nous définissons de moins en moins par ce que nous faisons et de plus en plus par ce que nous sommes, notre appartenance (catégorie sociale, ethnie, sexe, religion, âge, nationalité). Politique de l'identité.
  •  7/ Les esprits éclairés doivent-ils diriger la société, sans tenir compte des privilèges qui doivent être supprimés ? C'est plutôt le règne de la raison et des Lumières, étant entendu qu'il y a des individus qui n'ont pas de « lumières ».
  •  8/ La création et la défense de la Démocratie ne s'opèrent que dans le conflit ; deux difficultés majeures : la domination des marchés et le danger que représente le communautarisme.
  •  9/ L'économie mondiale génère moins de capacité de créer des processus de socialisation.
  •  10/ Pour contrer les arguments de l'anti-démocratie, encore faut-il les connaître : voici quelques exemples:

     - apathie, indifférence à la politique

     - peur ou absence d'alternative au système en place

     - servitude volontaire (souhait d'être gouverné ou peur de la liberté de personnes qui ne sauraient quoi en faire).

     - nature aristocratique du pouvoir ;comme si les élites étaient naturellement exemplaires.

     - toutes les tentatives pour instaurer la démocratie directe ont été balayées.

     - comment choisir le libéralisme sans la démocratie, ou la démocratie sans le libéralisme ?

     - désorganisation des masses et incapacité à se structurer en l'absence d'un chef et d'une idéologie. Mais si il y a un chef et une idéologie....n'est ce pas la fin de la liberté ? « Malheureux le pays qui n'a pas un bon chef ; malheureux le pays qui a besoin d'un chef !

  •  11/ Individualisme, obsession du bien-être matériel, conformisme, désaffection politique.....autant  menaces sur la démocratie dès 1835 que pointait Alexis Tocqueville.

Pour finir par une note humoristique : La démocratie est un régime où tout le monde peut dire que l'on est en dictature ; la dictature est un régime où tout le monde doit dire que l'on est en démocratie.